Poèmes parus dans les "Cahiers de L'Oronte" et extraits d'un ouvrage d'Etel: "Le livre de la Mort".
Voici quelques poèmes parus dans les "Cahiers de L'Oronte" et extraits d'un ouvrage d'Etel, intitulé: "Le livre de la Mort".
Tu pénètres dans les grands trous
De la lune et je te suis
Avec de la glaise sous les pieds
Avec de la boue dans les mains
Et tu pousses plus avant dans les secrets de la lune
plus avant dans ses cratères, plus avant
dans son cercle noir.
Il avait une bête morte abouchée à une bête
vivante. L'une était molle, à la peau flasque
et au poids indécis. L'autre était dure, mais
elle n'arrivait pas à se libérer. Le tout avait
la ténacité du cauchemar
Il y avait une Amérique mutilée.
Des foules silencieuses. Les
voitures roulaient dans la nuit
comme dans un linceul. Il y avait
une Californie qui saignait.
Tu es l'être retrouvé sur le dos de la voiture renversée
Tu es enchainé par des bandes
noires et couvert de vitre brisée
tu es l'être enfermé par les tenailles
de la raison et les couteaux de ton émotion.
Tu pénètres dans les marécages de la
folie avec des images de télévision
dans le paradis des violences, avec une voiture interplanétaire,
et tu brises les étoiles brûlantes
parce que, enfant, tu voulais des alcools.
Ton corps a brûlé ses atomes
et a consommé ton esprit.
La saison est tombée dans un
début de matin et l'étoile élastique a
perforé le ciel, la mer s'engloutit dans une épave.
Ils ont enfermé la fleur sauvage
dans un sac de jute et la mort
est venue dans les cellules
comme une explosion nucléaire.
Le bruit qui n'est pas la parole divine
est une vis d'acier qui nous cloue aux
murs de nos hôpitaux intérieurs et nous
voile le passage de l'ange.
S'avançant dans l'obscur le sang
des nébuleuses a atteint ton cerveau,
un cri a coupé ta chair et une eau
noire s'est arrêtée sur le bord de ton œil.
Voici le fer de lance du
destin qui a détourné la rivière,
et le cri mauve de la lune qui
a planté sur ton corps dénudé.
Nous avons bombardé des atomes
et crée la lumière. Et depuis…