Invitation au bonheur Rêves ronds par Elias Dib
Invitation au bonheur Rêves ronds par Elias Dib
Quelques empreintes s’éveillent comme l’aube naissante traçant l’absolu
C’est ce que m’inspire les formes Yin -Yang nées dans les civilisations d’Asie et issues de la conscience méditative orientale. Ce sont des idéogrammes qui illuminent le paysage cérébral dans une équation de pureté sans limite aucune dépassant ainsi l’élan du penser et du parler.
Ces deux formes symboliques encastrées évoquent des dualités telles que le bien et le mal, l’amour et la haine, la certitude et le doute, le vrai et le faux, la paix et la guerre, la présence et l’absence, l’homme et la femme, l’existence et le néant. En devant leur persistance à leur interdépendance et leur disparition à leur complétude, s’agirait-il de dualités qui incitent continuellement l’homme à l’éveil, la méditation et la vertu au même rythme, ou bien tout simplement l’expression de ce mouvement perpétuel, le va et vient selon la logique de l’existence absolue, Logique soufflant éternellement mort et vie dans toute vie et dans toute mort et, par là même, impénétrable à toute dialectique philosophique. D’où des cycles qui s’interpénètrent et dont l’homme fait part égale entre la bienveillance de la terre et les mystères cosmiques.
Ces méditations viennent compléter la fusion avec cette énergie mystérieuse qui gère toute existence.
Ainsi mes sensations à travers ces idéogrammes traduisent l’instantanéité venue des lointains.
L’envie m’est venue de découvrir, d’explorer, de m’éloigner des sentiers battus. Et j’ai donné vie à ces formes au point de me sentir sous l’emprise de leur charme. Durant mon parcours j’essaye toujours d’éviter la stérilité de l’abstrait gratuit malgré l’utilisation des formes architecturées, lesquelles portent de l’abstraction en elles. Ainsi la production s’est avérée création et innovation, et non les répétitions d’une mécanique matérielle. Il y a plutôt une représentation de l’élan cérébral aux multiples faces; j’ai explicité cette formule et son alchimie lors de l’exposition Paraboles blanches, en 1995, et c’est dire que l’entreprise est de peindre le paysage cérébral idéographique - et non pas le paysage biologique - tel qu’il apparaît dans la peau de la texture picturale afin de sublimer la plasticité de l’esthétique.
Alors je me promène dans un vrai vide grandissant de bonheur et de labeur, au point que mes sentiments et mes sensations oscillent entre intérieur (être) et extérieur (non être), tandis que mon sang tourne autour du fixe et du mobile, mon corps se partage le passé et le présent, l’espace et le temps.
Qu’on se partage cet instant de bonheur auquel je vous invite.
Elias DIB