Né en 1946 à Choukine, village du Sud du Liban, Choukini a fait ses études à l'ENSBA de Paris. La plus remarquable de ses expositions en France a été organisée en 1991 par l'Institut du Monde Arabe, avec la publication d'un catalogue. Il vit et travaille en France. La galerie Claude Lemand le représente depuis de nombreuses années.
Chronologie:
Né en 1946 à Choukine, sud du Liban.
1967-72: Formation à l'Ecole supérieure des Beaux-Arts de Paris.
1978: Il obtient le Prix de la jeune Sculpture.
En 1984, il voyage au Japon.
1985-87: Professeur de sculpture à l'Université libanaise de Tripoli.
1989-91: Professeur de sculpture à l'Université jordanienne de Yarmouk.
Nombreuses expositions en France, dont celle de l'Institut du Monde Arabe en 1991, avec la publication d’un catalogue. Expositions personnelles et collectives à la galerie Claude Lemand, Paris. Il vit et travaille en France.
Le sculpteur libanais Chaouki Choukini a reçu le prix de la Fondation Taylor pour sa sculpture PETIT PRINCE. ENFANT DE GAZA, 2009. La cérémonie de remise du prix a eu lieu à Paris le 10 Mai 2010.
Petit Prince. Enfant de Gaza, 2009. Bois d'Iroko, 120 x 52 x 34 cm
Dictionnaire de l’Art moderne et contemporain (Marie-Odiel Briot, Dictionnaire de l’Art moderne et contemporain. Dir. Gérard Durozoi, Ed. Hazan, Paris, 1992):
Sculpteur libanais (1946, Choukine). Il vient directement de son village natal étudier à Paris.
Depuis 1973, il expose régulièrement à la Jeune Sculpture et dans les Salons. Choukini taille le bois et la pierre, le bois surtout. Maître absolu de sa technique, du poli et des évidements, du rythme des vides et des pleins, il fait de la taille directe une pénétration de la matière par la lumière. Ses sculptures, comme sans masse, semblent n’être que le développement de surfaces laissant affleurer des formes d’objets. Luth ou table de jeu, piano ou métier à tisser, ces machines métaphysiques, « sobrement baroques » (Salah Stétié), émergent de la lumière première pour y retourner. On peut y trouver les citations qui font la séduction de la sculpture postmoderne. Mais si la sculpture moderne se définit par la recherche paradoxale de l’immatériel, sa « folie de lumière » fait de Choukini l’un des sculpteurs de ce siècle.
Textes de Salah Stétié :
1. Ce libanais venu en France directement de son village du Liban-Sud, sculptait alors dans le bois d'étranges constructions, imaginaires et sobrement baroques, dont l'évidence formelle, pourtant à la limite de l'onirisme, s'imposait : c'étaient tout à la fois des monuments chimériques, des damiers pour jeux de hasard anthologiques, des figurines imbriquées et impliquées dans une sorte de “grand jeu” métaphysique. Depuis, Choukini s'est dépouillé au bénéfice des courbes et des plans : usant du matériau comme d'un clavier, il en tire de puissantes et délicates organisations formelles sur lesquelles se pose, comme au second degré, la suggestion figurante. Le mot “clavier” dans ce cas me paraît le plus propre à traduire l'effet recherché et obtenu qui est celui d'une musique, parfois simple et pure à la façon d'une mélodie, parfois plus complexe et comme orchestrale. La musique muette des sculptures de Choukini est un défi à l'absurde canon qui tonne ici ou là pour tuer, mais il n'y parviendra pas, l'âme et le corps du Liban, montagne dure et tendre comme les sculptures et le sculpteur dont je parle. (Salah Stétié)
2. En 35 ans de pratique de la sculpture, Chaouki Choukini est resté fidèle à lui-même. Cet homme venu du Liban, pays de pierres et de soleil, est toujours attentif à la sincérité des choses et des formes, ... privilégiant par moments la musique de la matière et par moments la représentation objective. Cet équilibre savant fait frémir d'émotion chacune des créations de Choukini. La sculpture de Choukini dit l'étrangeté poétique, et si souvent tragique, de notre condition. (Salah Stétié)
Photos: Courtesy Galerie Claude Lemand, Paris