Born 1931
Aquarelliste au service de la perspective et de l'infaillibilité, (quand il s'agit de diluer le ton dans l'eau) Mohammad Kaissi parvient à écrire par la couleur la joie de la montagne. Ni surcharge! Ni restriction dans cette écriture mémorial du relief! En paysagiste maître du contour, de l'espace visuel, du motif… l'artiste enregistre en toute fidélité ce que son champ réceptif lui dicte. Comme si son œil devenait, à la fois, la palette et le pinceau. S'il délire, (et c'est ce qui fait le charme de cette poésie picturale) par moments, c'est au niveau de la distribution lyrique des touches qui deviennent plus rosées au côtés du vert, bleues parme mêlées au vert sauvage. Parce que, précisément, dans l'optique d'un peintre-poète tel Mohammad Kaissi, il n'est pas de loi qui régisse la discipline du cœur tant que la rythmique des tons est subordonnée au dosage le plus équilibré. C'est la raison pour laquelle, peut-être, ses aquarelles s'apparentent quant à l'éclat, à la luminosité et au velouté de l'ensemble - (résultat de la propreté des couleurs même quand elles sont diluées avec d'autres tons…) à des peintures à l'huile: tellement aussi la structure est musclée.
Mohammad Kaissi procède, tant dans ses aquarelles, ses encres de chine, que ses huiles à la sculpture de la toile. Car chaque ton, chaque tracé, chaque touche… comportent en eux-mêmes leur propre contour, imposant cette distance aussi bien avec les tons ou les tracés avoisinants qu'avec le regard du spectateur.
Nohad Salameh
Mohammad Kaissi 1931
A watercolor artist in the service of perspective, with an infallible touch, when it comes to lightening colors, Mohammad Kaissi manages to transcribe the joy of the mountains through his colors. Never overloaded, never restricted in his memorial scripture of the hillsides, this landscape artist is a master of contour, of visual space, of design; he faithfully records what his receptive senses dictate as if his eye were to become palette and brush at the same time. If on occasions he tends to rhapsodize - and this is what makes the charm of his pictorial poetry - it is in the lyrical distribution of color touches that become even more rosy pink when set beside the green, more violet mauve when mixed with wild green. Precisely because, in the eyes of a painter-poet such as Mohammad Kaissi, there is no law regulating the discipline of the heart as long as the rhythm of tone is given the most finely-balanced of proportion. This is perhaps the reason why his water-colors have much in common with oil-painting in their sparkle, their powerful structure, the luminosity and mellow bloom of the whole resulting from a cleanness even of mixed colors.
Both in his watercolors, his inks, and his oils, Mohammad Kaissi is moving towards a sculpting of the canvas, for every line and touch, each tone holds within itself its own outline, imposing this distance as much on the neighboring lines and hues as on the eye of the observer.
Nohad Salameh