(January 7, 1927 / December 16, 2011)
An Armenian born Lebanese composer, arranger, pianist, piano and harmony teacher residing in Beirut, Lebanon, Boghos Gelalian was born in Alexandrette (then in Syria), on January 7, 1927. As a child, he grew up in a community of survivors of the Armenian Genocide, surrounded by Armenian and Turkish music, while receiving his classical (western) music education in the school of the Italian Carmelite Fathers. Arriving in Lebanon during the Second World War as a teenager, he found it hard to pursue music lessons regularly. But playing fashionable ‘light’ music in night-clubs and classical music in upscale hotels, accompanying the classes of voice teachers such as Mme Koussevitzky, as well as the Armenian Church choir, along with sporadic lessons with the Russian Baron Erhast Belling, previously the conductor of the Imperial Court of Russia, and the French organist and mathematician Bertrand Robilliard, gave him a unique exposure to different styles of music. Later in life he also collaborated with renouned Lebanese musicians such as the Rahbani Brothers and the Lahoud Brothers, especially within the frame of the Baalbeck International Festivals, which introduced him to Arabic music.
Gelalian’s music is a unique blend of the influences mentioned above. In the 1960’s, while his career was developing, Beirut was being introduced to the latest avant-guard music of Europe. Several European composers visited the city, including Stockhausen who composed the work Jeita to be performed in the cave of the same name north of Beirut. Gelalian was sensitive to the new influence, but resolved to find his personal voice, inspired by Armenian and Middle-Eastern modes. By creatively exploiting the chromatic fragments of such scales, and experimenting with their harmonization, Gelalian reached a degree of chromaticism that approached atonal music. He also experimented with the use of modal cadences as well as Armenian and Middle-Eastern rhythmic patterns.
Gelalian has invented the adjective “orientalisant” (French) to describe his work which alludes to the Middle-East and is inspired by it without thematic borrowing. Intensely melodic, driven by incessant rhythmic energy, harmonically quite intricate, and highly original, Gelalian’s music strives to transcend all national and cultural barriers to reach a universal public.
Throughout the 60’s and the 70’s Gelalian was hailed as one of the most outstanding talents in his country. He won First, Second and Fourth Prizes at the first Grand concours de la composition libanaise in 1964, and Second Prize at the third Grand concours in 1966 receiving the acknowledgement of such renouned European composers as Pierre Petit, Henri Dutilleux, H. H. Stuckenschmidt, and others.
His talent and contribution to culture have been crowned by several prizes and decorations, including:
• The Saïd Akl Prize, (Lebanon), 1969
• Two decorations from the Armenian Catholicos of the Great House of Cilicia, in 1973 and 1977
• The rank of Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres, from the French Ministry of Culture, 1985
• Order of the Knigts of Saint-Sylvestre (Papal decoration), 1986
His contribution to Lebanese cultural life has been acknowledged by his peers:
• “Boghos has been the beacon of his environment. All Lebanese composers benefited from his experience”. Georges Baz
• “He has the merit of enhancing the value of Lebanese music. Lebanese folklore is indebted to him.” Raïf Abillama
• “Boghos’ work reflects the civilized Lebanon.” Roméo Lahoud
• “With his professional conscience and his quest for perfection, Boghos is a musical model.” Nahi Lahoud
• “It must be known better, it must be said better: Gelalian is the greatest, the best, the first.” Cécile Ronzevalle
• “There is not a single work of ours, the Rahbani Brothers, in which we have not consulted him, or in which he was not present. Boghos is a great composer of my country that I’m proud of.” Mansour Rahbani
Gelalian’s multifaceted musical career also included collaborating with singers, such as soprano Arpiné Pehlivanian, and the Grande Dame of Lebanese song, Feiruz, orchestral arrangements for the Lahoud Brothers’musical shows, and teaching piano and harmony at the Beirut National Conservatory of Music. He is the author of a didactic book, Harmonie tonale et modes (1971, 1973).
He has composed for piano, violin, cello, oboe, flute, voice and orchestra, along with numerous choral and orchestral arrangements. Among his published works are worth mentioning: Sonata per pianoforte, Éditions Françaises de Musique, Maison de L’O.R.T.F., Paris, 1965; Due Vocalizzi per Soprano, Edizioni Curci, Milano, 1968; Sept Séquences pour orchestre, Peters, Leipzig, 1971; Tre Cicli for piano, Ricordi Americana, Buenos Aires, 1969; Quatre Jeux pour flûte seule, Éditions Robert Martin, Mâcon, France, 1979.
For a complete list of Gelalian’s works, see Boghos Gélalian, l’homme, le musicien, l’oeuvre, by Araxie Altounian, Éditions de l’Université Saint-Esprit, Kaslik, Lebanon, 2002.
Boghos Gélalian - 7 Janvier 1927 / 16 Decembre 2011
Musicien libano-arménien résidant à Beyrouth, Boghos Gélalian était très actif en tant que compositeur, arrangeur, pianiste, professeur de piano et de matières théoriques. Né le 7 Janvier 1927 à Alexandrette, à l’époque en Syrie, à des parents qui furent des orphelins du Génocide arménien, il grandit dans une famille aux moyens modestes, entouré de musique turque et arménienne, tout en recevant une éducation occidentale (y compris la musique) à l’école des Frères Carmélites Italiens.
Arrivé au Liban à l’âge adolescent durant la seconde Guerre mondiale, ses conditions financières précaires l’empêchent de suirvre des cours de musique réguliers. Gélalian se met donc à jouer dans des boîtes de nuit, et plus tard dans les salons d’hôtels chics, et à accompagner les classes des professeurs de chant comme Mme Koussevitsky, ainsi que le choeur de l’église arménienne. Entretemps, il prend des cours de composition sporadiques avec le Baron Erhast Belling, ancien chef d’orchestre de la cour impériale de la Russie, ainsi que des cours d’harmonie avec le musicien et mathématicien français, Bertrand Robilliard.
Plus tard, Gélalian collabore avec des musiciens libanais de renom tells que les frères Rahbani et les frères Lahoud, notamment dans leurs productions pour le Festival international de Baalbeck, ce qui l’introduit à la musique arabe.
L’oeuvre de Gélalian est une synthèse unique des influences orientales et occidentales diverses, nées d’une longue pratique des différents genres. Dans les années 60, pendant que la carrière du jeune musicien se développe, Beyrouth commence à découvrir la musique d’avant-garde européenne. Plusieurs compositeurs européens visitent cette ville, y inclu Karlheinz Stockhausen dont l’oeuvre intitulée Jeita, est jouée dans la grotte du même nom, au nord de Beyrouth. Gélalian reste sensible à cette nouvelle influence européenne, mais finit par trouver son style personnel d’écriture moderne, inspiré des modes arméniens et moyen-orientaux. En exploitant habilement les fragments chromatiques de ces modes, et en expérimentant avec leur harmonisation, Gélalian aboutit à un niveau de chromatisme qui frôle l’atonalité. Les cadences modales ainsi que les rythmes d’influence arménienne et moyen-orientale abondent aussi dans son oeuvre.
Gélalian définit sa musique comme “orientalisante”. Ce néologisme du compositeur exprime son souci de composer une musique de conception occidentale qui emprunte à la musique orientale certains éléments, sans tomber dans une imitation facile des folklores nationaux du Proche-Orient. Elle est le fruit d’une pensée musicale bien originale et dépasse toute limitation géographique ou nationale, arménienne ou arabe. En distillant l’essence de la musique orientale et en l’habillant d’une forme et d’une technique occidentales de style moderne, Gélalian déstine ses compositions à un public universel.
A part l’orientalisme, la musique de Gélalian se caractérise par sa spontanéité, son naturel, son expression directe. Elle se distingue aussi par sa pulsion rythmique incéssante et son harmonisation complexe et originale. “L’approche de cette musique n’a rien d’intellectuelle. De par son écriture, on éprouve un plaisir immédiat, sensuel, de jouer ces oeuvres, outre le contenu musical et émotionnel.” (Franck Agier, violoniste français).
Durant les années 60 et 70 Gélalian fut acclamé comme l’un des talents les plus remarquables dans son pays. Il remporta les Premier, Deuxième and Quatrième Prix au premier Grand concours de la compostition libanaise en 1964, ainsi que le Deuxième Prix au troisième Grand concours en 1966, et reçu la reconnaissance des compositeurs européens de renom comme Pierre Petit, Henri Dutilleux, H. H. Stuckenschmidt parmi d’autres.
Sa formation musicale exceptionnellement diversifiée, englobant la musique arménienne, turque, arabe, l’occidentale classique, liturgique, et la musique de variété, fait de lui un compositeur unique. En tant que compositeur arménien, Gélalian se distingue de ses compatriotes de l’Arménie par le cachet oriental beaucoup plus marqué de sa musique, ce qui reflète l’influence de son milieu libanais, contrairement aux arméniens du Caucase, qui portent une influence russe. Dans le contexte libanais, son héritage arménien le met à part des autres compositeurs autochtones.
Son talent et sa contribution à la culture libanaise ont été couronnés par plusieurs prix et décorations notamment:
• Le Prix Saïd Akl, (Liban), 1969
• Deux bulles potificales du Catholicos arménien de la Grande Maison de Cilicie, en 1973 et 1977.
• Le rang de Chevalier de l’Ordre des Arts et le Lettres du Ministère français de la culture, 1985
• L’Ordre des Chevaliers de Saint-Sylvestre (décoration papale), 1986.
Sa contribution à la vie culturelle libanaise a été reconnue par ses confrères:
• ‘Boghos est le phare de son milieu. Tous les compositeurs libanais ont profité de son expérience’. George Baz
• ‘Son mérite est d’avoir valorisé la musique libanaise. Le folklore libanais lui reste redevable.’ Raïf Abillama
• ‘Ce que Boghos fait est à l’image du Liban civilisé.’ Roméo Lahoud
• ‘Avec sa conscience professionnelle et son perfectionnisme, Boghos est un modèle musical.’ Nahi Lahoud
• ‘Il faut qu’on le sache mieux, il faut qu’on le dise mieux: Gélalian est le plus grand, le meilleur, le premier. Et, certainement, très aimé de tous les élèves qui lui doivent tout.’ Cécile Ronzevalle.
• ‘Il n’est pas une oeuvre de nous, les Rahbani, dans laquelle nous ne l’ayons consulté, ou dans laquelle il ne fut pas présent. Boghos est un grand compositeur de mon pays dont je suis fier.’ Mansour Rahbani
La carrière diversifée de Gélalian inclut la collaboration avec des chanteuses telles la soprano Arpiné Pehlivanian ainsi que la Grande Dame de la chanson libanaise, Feyrouz. Il a fait des arrangements orchestraux pour les productions musicales des frères Lahoud, et a tenu un poste de professeur de piano et de matières théoriques au Conservatoire national de musique de Beyrouth. Il est l’auteur d’un livre didactique, Harmonie tonale et modes (1971, 1973).
Boghos Gélalian a composé pour piano, violon, violoncelle, hautbois, flûte, trompette, voix et orchestre, aussi bien qu’un grand nombre d’arrangements pour choeur et pour orchestre. Parmi ses oeuvres publiés méritent d’être mentionnées: Sonata per pianoforte, Éditions françaises de musique, Maison de L’O.R.T.F., Paris, 1965; Due Vocalizzi per Soprano, Edizioni Curci, Milano, 1968; Sept Séquences pour orchestre, Peters, Leipzig, 1971; Tre Cicli for piano, Ricordi Americana, Buenos Aires, 1969; Quatre Jeux pour flûte seule, Éditions Robert Martin, Mâcon, France, 1979.
Pour un catalogue complet des compositions de Boghos Gélalian, voir Boghos Gélalian, l’homme, le musicien, l’oeuvre, par Araxie Altounian, Éditions de l’Univerité Saint-Esprit de Kaslik, Liban, 2002.